Les gens ne connaissaient rien. Ils ne connaissaient
pas l'histoire. La dame du restaurant, par exemple. Il avait commandé le
dessert bravement, sans rien dire, mais s'il avait voulu il lui aurait raconté
pour Monsieur Boulard, qui tenait l'établissement longtemps avant elle, juste
au début des années soixante-dix.
Un colosse qui semblait toujours du plus
grand calme. Ne l’avait-on pas mis à l’hôpital, une fois, parce qu’il avait
fait quelque chose ? Et, à peine sorti, n’avait-il pas recommencé ?
Les vacanciers qui pêchaient sur la jetée ou
regardaient la mer au loin ne s’étaient pas méfié, justement à cause de son air
placide. Il en avait néanmoins poussé trois à l’eau, facilement, d’une simple
tape dans le dos et en poursuivant ensuite son chemin comme si de rien n'était.
Des témoins assis au restaurant l’avaient ensuite vu
arriver calmement et se servir deux verres cul-sec derrière le comptoir. Le
premier avant de tirer trois balles sur sa femme, qui semblait ne se douter de
rien. Le deuxième, aussitôt après, avant de viser l’aquarium où nageaient trois
homards et de retourner l’arme contre lui. La scène n’avait duré que
quelques secondes.
( Illustrations de Raoul P. Brosseau, Artiste Peintre à Nantes)
sourires .... toujours un suspense.... qui est ce mal-embouché ?
RépondreSupprimerCe qu'il y a de plus difficile à écrire... Une très très courte nouvelle.
RépondreSupprimerIncredible but true ! I succeed ! Ce commentaire va passer ! (Cacao)
RépondreSupprimerC'est trop bien cette histoire ! Comme toujours...
RépondreSupprimerJe relis aujourd'hui, cela me conforte dans la position suivante : il a eu raison de tirer, finalement.
RépondreSupprimerOui, il a eu raison de tirer ("Three times" comme dans le sketch d'Elie Kakou.... mais non, pas d'Elie KaKao,ne te méprends, pas si tu es fatigué et que tes yeux clignotent un peu... )
RépondreSupprimer